HORS LES MURS

L’être humain a besoin d’histoire. Il a besoin qu’on lui en raconte. Il a besoin d’en raconter.

Raconter une histoire, c’est représenter ce qui n’est pas là. L’acte théâtral a lieu quand la faculté humaine de représentation exprime une liberté inaliénable à aucun système.

Il nous semble que le monde du théâtre, le monde de l’écriture, le monde de la psychiatrie, le monde de l’éducation, ne sont rien d’autres que des unités de fonctionnement, dont le fonctionnement est précisément générateur de fictions puisqu’ils ne peuvent se passer d’une représentation aux yeux d’une société non moins fictive, puisqu’elle-même nourrie de ce domaine de représentations. Mais, ça fonctionne (plus ou moins). Alors, le « ça » de « ça fonctionne », qu’est-ce que c’est ? On voit bien qu’il y a des unités de fonctionnement, certes, mais y a-t-il d’autres possibilités d’identité que par la fonction ?

Il nous semble dangereux de confondre théâtre et action humanitaire, théâtre et thérapie, théâtre et éducation. Qu’il y ait un territoire où se jouent leurs relations, c’est possible et c’est précisément ce territoire-là qui est toujours à interroger. Il nous semble que, quelles que soient les circonstances, le théâtre n’est pas un instrument, mais une expérience d’exploration.

Les artistes du Plateau travaillent auprès d’adolescents en milieu scolaire, auprès de pensionnaires de cliniques psychiatriques, et auprès de populations venues d’ailleurs.